Publié le 10/10/2024
Mis à jour le 02/11/2024
Durée de lecture estimée : 15 minutes
François
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Je dédicace cet article à une de mes rappeuse préférés, Hurricane G, décédée d’un cancer il y a deux ans.
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Si l'on vous demande de citer vos artistes hip-hop préférés ou de partager votre top 10, que répondez-vous ? Vous avez probablement déjà été confronté à cette question… il y a très peu, mais alors très peu de chance, de trouver une femme dans votre top… moi le premier… peut être une Missy Elliott chez certains, et encore… ou alors plus récemment une Little Simz ?... probablement pas de MC Lyte ou de Queen Latifah (les deux meilleures discographies du female MC game d’après moi).
J’allais vous proposer de mettre dans les commentaires vos rappeuses favorites mais il n’y a pas de commentaire sur le site (vous pourrez toujours me le dire sur X)... De mon côté, il s’agit de Heather B et Hurricane G, on en reparlera plus tard.
Au programme de cet article : misogynie, misandrie (?), sexe, lutte sociale et indépendance.
Désolé Nicki Minaj, Cardi B, Ice Spice ou Sexyy Red mais nous n’allons pas parler de vous aujourd’hui. Je vais me concentrer sur ce que je maitrise le mieux (c'est à dire les 90s). Au pire, on peut continuer à regarder vos clips, en coupant le son bien sûr…
Et surtout je veux rendre à César ce qui appartient à César. Enfin… plutôt rendre à Cléopâtre ce qui est à Cléopâtre : Les oubliées de l’âge d’or du hip-hop. Un vrai devoir de mémoire.
Le sexisme dans l'industrie musicale est de manière générale un problème constant, de la lutte pour être prises au sérieux à la façon dont les femmes sont représentées dans les médias.
Il y a ici énormément de sujets à traiter :
Les difficultés rencontrées par les femmes rappeuses dans une industrie dominée par les hommes : sexisme, manque de reconnaissance, etc. Le besoin pour certaines de se conformer à des stéréotypes de l’industrie pour percer. Les tensions entre l'image sexualisée de certaines et l'authenticité recherchée par d'autres.
Comme habituellement, je vais essayer de pousser ma touche personnelle au maximum pour finir avec un top 10 des albums solos du rap féminin.
Alors comme dirait Queen Latifah : « Some think that we can't flow » ?
Commençons par le commencement et parlons culture au sens large.
Le hip-hop, bien qu’historiquement dominés par les hommes, est le fruit de la culture afro-américaine, et dès ses débuts, les femmes ont été présentes et ont contribué de manière significative à son évolution (bien que souvent non reconnu).
Les femmes breakdancers (b-girls), graffeuses et DJ ont toujours fait partie intégrante du mouvement, bien qu'elles aient souvent été marginalisées ou sous-représentées dans les médias.
Cindy Campbell, sœur de DJ Kool Herc, a organisé la première "back-to-school party", faisant d'elle la première promotrice de fêtes hip-hop. Le 11 août 1973, dans le Bronx, cette adolescente donne naissance au hip-hop.
Les Mercedes Ladies, formées en 1976, ont été le premier collectif féminin de hip-hop, composé de DJs et de MCs. Elles organisaient leurs propres fêtes et ont été pionnières dans la création d'un espace pour les femmes dans le genre.
Sylvia Robinson, fondatrice de Sugar Hill Records, a joué un rôle déterminant dans la sortie du premier disque de hip-hop commercial, "Rapper's Delight" de The Sugarhill Gang.
Des pionnières comme Sha-Rock, l’une des premières femmes MC, ou Lady Pink, une graffeuse emblématique, ont joué un rôle crucial dans la formation de la culture hip-hop. Au fil des décennies, les femmes ont continué à revendiquer leur place dans chaque domaine du hip-hop, tout en dénonçant le sexisme et les inégalités qui perdurent dans cette industrie.
Plus tard, Queen Latifah et MC Lyte proposait un rap conscient de haute voltige. Gangsta Boo, Lil' Kim et Foxy Brown ouvraient la voie au dirty rap et à la libération sexuelle des femmes.
MC Lyte - "I’m a ruffneck, and I’m a woman too."
On ne va pas se mentir, les thématiques du rap américain sont plutôt saturées de testostérone et on est plus proche de l’hypermasculinité que des prêches de Sœur Emmanuelle.
Les attitudes misogynes sont pour le coup légions et ne dépendent pas d’une côte, d’un style ou d’une époque.
Revenons sur quelques rappeurs de différents horizons :
Eminem a souvent été critiqué pour ses paroles extrêmement violentes et agressives envers les femmes, notamment dans des morceaux comme "Kim" et "Kill You," où il décrit des scènes de violence domestique et de meurtre envers une figure féminine qui représente souvent son ex-femme.
"Sit down, bitch! If you move again I'll beat the shit out of you!"
"Bitch, I'ma kill you! You don't wanna fuck with me / Girls neither, you ain't nothing but a slut to me!"
"Shut up, slut, you're causing too much chaos / Just bend over and take it like a slut – okay, Ma?"
Too $hort, un pionnier du rap West Coast, est connu pour ses paroles explicitement sexuelles et souvent dégradantes envers les femmes. Des chansons comme "Freaky Tales" et d'autres morceaux de son répertoire présentent des représentations hyper-sexualisées des femmes.
"I met this freak, her name was Joan / She loved the way I rocked on the microphone /
When I met Joan, I took her home / She was just like a doggy all on my bone."
Big L avec des thèmes récurrents de tromperie et d'abus. Des morceaux comme "Danger Zone" incluent des paroles où les femmes sont traitées comme inférieures ou manipulées.
"Hoes be runnin' up, "Can I get your autograph, L?"
No, bitch, I'm off duty I'm breakin' hottie hearts,"
Ces paroles peuvent mêmes vous mettre mal à l’aise à leur lecture… mais si vous lisez cet article il y a de forte chance que vous écoutiez ce type de paroles tous les jours.
Les classiques du Rap US, pas du tout #MeToo, se compte par centaines:
"Ain’t No Fun (If the Homies Can’t Have None)" ; "Bitches Ain’t Shit" ; "P.I.M.P." ; "A Bitch Iz a Bitch" ; "One Less Bitch" ; "It’s a Man’s World", "She Swallowed It" , "Put It In Your Mouth"...
Bref… ces paroles sont crues et directes, bien que parfois considérées comme le reflet de la réalité de la rue.
Sans minimiser cette misogynie flagrante dans le rap, c’est avant tout un reflet de tendances sociétales plus larges, et bien que le genre soit souvent critiqué à cet égard, il serait injuste de limiter ces artistes à cette seule dimension de leur œuvres.
L’émergence de voix féminines puissantes était donc indispensable pour remettre en question ces récits.
Les femmes pouvaient non seulement s’imposer dans le rap, mais aussi redéfinir le genre avec des perspectives uniques.
Plutôt que de parler spécifiquement de "misandrie", en opposition à la misogynie, il serait plus précis de dire que certaines rappeuses utilisent leurs paroles pour dénoncer, critiquer, ou renverser les normes patriarcales, tout en affirmant leur pouvoir en tant que femmes dans un espace dominé par les hommes.
Là aussi, revenons sur quelques porte-drapeaux:
Lil' Kim, tout en jouant souvent sur des stéréotypes sexuels, a utilisé une grande partie de sa musique pour inverser les rôles de genre dans le rap. Elle parle ouvertement de son propre pouvoir sexuel et critique fréquemment les hommes qui ne respectent pas les femmes. Des morceaux comme "Not Tonight" mettent en avant une perspective féminine exigeante et dominatrice, rejetant les hommes qui ne répondent pas à ses attentes.
"I don't want dick tonight / Eat my pussy right"
"Imagine if I was some dude and hittin' chicks from the back / With no strings attached /
Yeah, nigga, picture that! / I treat y'all niggas like y'all treat us / No doubt"
Elle inverse ici les rôles de genre, se plaçant dans une position de domination et critiquant la manière dont les hommes traitent les femmes.
Foxy Brown, utilise souvent des textes qui sexualisent les hommes et les placent dans des positions d'objet, une inversion des dynamiques typiques de genre dans le rap. Son ton dominateur et ses paroles provocantes remettent en cause l'idée que les hommes doivent toujours contrôler la narration. Elle utilise des références sexuelles pour affirmer son pouvoir sur les hommes tout en ridiculisant leur désir de la posséder.
Tout n’est pas question de sexe bien sur, certaines artistes ont critiqué les comportements masculins toxiques en affirmant leur autonomie avec des thèmes comme la résilience ou l’introspection personnelle.
Queen Latifah par exemple, avec les chansons "U.N.I.T.Y." et "Ladies First" sont des classiques du rap féministe !
"U.N.I.T.Y." est un hymne à l'émancipation des femmes et un rejet de la violence et du sexisme.
"Instinct leads me to another flow / Every time I hear a brother call a girl a bitch or a ho /
Trying to make a sister feel low / You know all of that gots to go".
Elle condamne la manière dont les femmes sont dégradées dans la société et dans le hip-hop, et demande une prise de conscience collective.
"I punched him dead in his eye and said 'Who you callin' a bitch?'"
En dehors de la scène plus mainstream, certaines rappeuses ont aussi joué un rôle important dans le développement du rap dit "conscient" ou "alternatif".
Nous n’allons pas parler de sujets déjà abordés par les hommes comme la discrimination raciale et les problèmes sociaux et politiques mais plutôt nous allons explorer des thèmes comme l'amour, la maternité ou encore la spiritualité.
Alors que les hommes dans le rap abordent souvent l'amour sous l'angle de la conquête ou du désir sexuel, les rappeuses tendent à explorer les dimensions émotionnelles, la complexité des relations et l'affirmation de leur propre pouvoir dans celles-ci.
Lauryn Hill aborde l'amour de manière profonde et introspective. Par exemple, dans "Ex-Factor", elle parle des difficultés d'une relation toxique, de la douleur du sacrifice émotionnel, et de la décision de s'en éloigner pour se protéger :
"It could all be so simple / But you'd rather make it hard /
Loving you is like a battle / And we both end up with scars."
Dans cette autre ligne, MC Lyte exprime la douleur de donner son cœur à quelqu'un. Le récit est une mise en garde à la fois personnelle et universelle sur les risques de l'amour, mais aussi sur l'importance de rester fidèle à soi-même.
"I wished I woulda told him how I liked him so much / How he made me feel with the slightest touch /
Now he's gone and I can't tell him nothin' / Wish he was here so I could say somethin'
Un autre sujet introspectif : alors que dans le rap masculin, la paternité est souvent reléguée au second plan, ce type de vulnérabilité est discuté avec moins de tabous chez les femmes.
Remy Ma, après être sortie de prison et avoir fait une fausse couche, a abordé la maternité dans ses morceaux, discutant de ses luttes personnelles avec la fertilité et le désir d'être mère.
Dans la chanson "To Zion", dédiée à son fils, Lauryn Hill décrit la joie et l'accomplissement qu'elle a ressentis en devenant mère, malgré les pressions de l'industrie musicale qui lui conseillait d'avorter pour ne pas nuire à sa carrière :
"Now the joy of my world is in Zion / How beautiful if nothing more / Than to wait at Zion's door."
Les rappeuses relient souvent la spiritualité à leur identité de femme, à leurs luttes personnelles et à leur épanouissement.
Elles parlent de la trahison et de la souffrance, mais aussi de la rédemption à travers la foi, en faisant écho à leurs croyances religieuses.
Certaines parlent de réincarnation, de sagesse spirituelle et de la recherche de soi : elles fusionnent l'idée de voyage spirituel avec l'idée de persévérance face aux défis de la vie.
Dans le titre "Heaven Only Knows", Eve réfléchit à sa vie et à ses erreurs, tout en cherchant la rédemption à travers la spiritualité et en montrant une conscience de soi profonde.
"I thank the Lord every night and pray there's no turning back /
Your body is your temple young girls, / Young, black, and strong keep me in ya, take that "
L'amour, la maternité et la spiritualité sont des thèmes que les rappeuses explorent avec profondeur, apportant une perspective unique et souvent plus personnelle que les hommes dans le rap. Ces thématiques leur permettent de revendiquer leur identité, leur pouvoir et leur résilience, tout en offrant une alternative aux récits souvent dominés par la violence, le sexe ou l’argent dans le rap masculin.
Certaines rappeuses pourraient mettre à l’amende la moitié des rappeurs de l'âge d'or du hip-hop jusqu'à aujourd'hui.
Une pensée pour des MCs souvent moins citées qui sont des tueuses :
Remy Ma (la spécialiste des battles !), Shawnna (grosses prestations scéniques), Lady Luck (gros flow), Rah Digga, Lin Que, Charli Baltimore, Vita, Sonja Blade…
Remy Ma vs. Lady Luck @Fight Klub
J’en profite pour aller un peu plus loin sur mes deux female MCs préférées :
- Heather B. : son 1er Maxi "I Get Wreck" est sorti en 1992 puis son 1er opus en 1996 "Takin' Mine" est une supra bombe, indispensable mais trop court ! Parmi la tonne d'albums hip-hop sortis en 96, celui de Heather B. est clairement l'un des plus oubliés. Son 2ème opus en 2002 "Eternal Affairs" est également lourd !
Et tous ses featurings déboitent... en particulier, j'écoute toujours autant le track "How We Ride", avec Freddie Foxx sur Brace 4 Impak, une bombe atomique!
Da Beatminerz How we ride (featuring Freddie Foxx & Heather B)
- Hurricane G : j’ai toujours aimé cette MC... une voix différente, un flow à part, des paroles hardcore… son seul et unique album solo était pas mal mais aurait pu être bien meilleur vu le talent de la demoiselle... Elle excellait en featuring, donnant systématiquement une vibe mortelle. Une autre bombe que j'écoute encore : "Bird's eye View" produit par Diamond D.
Xzibit - Bird's Eye View ft. Tha Alkaholiks & Hurricane G
R.I.P Gloria ‘Hurricane G’ Rodriguez.
Une reconnaissance parfois plus tardive mais indéniable dans la culture hip-hop, revenons sur les incontournables du rap game.
Je sais que beaucoup aime les classements et autres tierlist (moi le premier). C’est simple, efficace et ça permet de mettre en lumière la crème de la crème.
Comme mentionné en début d’article, pas de rappeuse moderne dans mon classement, déjà puisque nous traitons ici les années 90s mais aussi par goût personnel.
Vous pouvez enregistrer cette image sur votre mobile pour faire vos devoirs plus tard.
Il se peut que vous ne connaissiez pas certains de ces albums, ou que vous souhaitiez simplement les redécouvrir.
Les rappeuses ont toujours été variées, tant dans leur style que dans leur approche du rap et les thèmes qu'elles explorent. Certaines se concentrent sur des sujets liés à la rue, comme BO$$ ou The Lady of Rage ; d'autres abordent des thèmes sexuels, provocateurs et liés à la culture gangster, comme Lil' Kim ou Foxy Brown ; tandis que d'autres, comme Bahamadia, apportent une profondeur lyrique et introspective à leurs albums.
J'ai pris plaisir à chercher des équivalents aux albums de rap masculin que j'ai partagés. En fonction du style musical, des thématiques et de l'impact.
Certains se diront peut être que c’est "mal venu" de rapprocher le travail de ces femmes à leurs homologues masculins dans une démarche d’émancipation que je prône depuis le début de cet article, mais après réflexion je pense clairement que ça peut donner envie à certains de découvrir ces LP en fonction des descriptions que je vais en faire. Et puis l’exercice de style est sympa !
Certaines même font parties de collectif comme Bahamadia au sein de la Gang Starr Foundation (avec M.O.P., Jeru the Damaja, Big Shug, Afu-Ra, Freddie Foxxx...)
1. Lil' Kim – Hardcore
Équivalent masculin : The Notorious B.I.G. – Ready to Die
Pourquoi : Peut-être la comparaison la plus évidente, Lil' Kim et Biggie ont une proximité musicale marquée par leur collaboration et leur style de rap provocateur, hardcore et centré sur le luxe, la sexualité et la rue. Biggie a également eu une influence directe sur Lil' Kim, ce qui se reflète dans l'atmosphère crue et stylisée de Hardcore.
2. Queen Latifah – Black Reign
Équivalent masculin : KRS-One – Return of the Boom Bap
Pourquoi : Les deux albums sont porteurs de messages forts de conscience sociale, d'unité et d’autonomisation. Queen Latifah et KRS-One sont des figures respectées du rap engagé, parlant des problématiques de la communauté noire tout en intégrant des sons old-school et des rythmes boom-bap.
3. Heather B – Takin' Mine
Équivalent masculin : M.O.P. – To the Death
Pourquoi : Heather B, comme M.O.P., adopte un style agressif, avec des paroles brutales et directes. Leurs albums respectifs reflètent un esprit de rue, avec une énergie pure et une authenticité liée aux expériences urbaines.
4. Bahamadia – Kollage
Équivalent masculin : Guru – Jazzmatazz Vol. 1
Pourquoi : Bahamadia, avec Kollage, fusionne des sonorités jazz et des lyrics introspectifs et fluides, un style similaire à celui de Guru, qui a également mélangé jazz et rap dans ses projets Jazzmatazz. Les deux artistes excellent dans un style réfléchi et smooth.
5. MC Lyte – Eyes on This
Équivalent masculin : Big Daddy Kane – Long Live the Kane
Pourquoi : MC Lyte et Big Daddy Kane partagent un style percutant et une maîtrise des rimes. Ils étaient tous deux précurseurs dans le rap à la fin des années 80 et début des années 90, avec une présence scénique affirmée et un flow complexe.
6. The Lady of Rage – Necessary Roughness
Équivalent masculin : Snoop Dogg – Doggystyle
Pourquoi : The Lady of Rage faisait partie de la Death Row family, tout comme Snoop Dogg. Les deux albums partagent l’influence du G-Funk et un son typique de la West Coast avec une production signée Dr. Dre. L’attitude brute et la confiance des deux artistes se ressemblent.
7. Nonchalant – Until the Day
Équivalent masculin : Common – Resurrection
Pourquoi : Until the Day et Resurrection partagent un ton réfléchi, avec une approche lyrique ancrée dans la conscience sociale. Nonchalant et Common explorent des thèmes liés aux réalités sociales et à l'élévation personnelle. Leur style se caractérise par une profondeur émotionnelle et une volonté d'amener des réflexions sur les expériences quotidiennes, tout en restant fidèles à un son hip-hop authentique et sans concession.
8. Hurricane G – All Woman
Équivalent masculin : Redman – Dare Iz a Darkside
Pourquoi : Hurricane G, avec son style brut et sans filtre, partage un esprit similaire à celui de Redman, qui mélange des paroles déjantées et hardcore. Tous deux ont des approches excentriques et originales du rap avec une touche underground.
9. BO$$ – Born Gangstaz
Équivalent masculin : Ice Cube – AmeriKKKa's Most Wanted
Pourquoi : Born Gangstaz de BO$$ est imprégné de thèmes liés à la violence, à la rue, et à une critique du système, similaire à Ice Cube dans AmeriKKKa's Most Wanted. Les deux artistes adoptent un ton radical et révolté contre l'injustice et les inégalités.
10. Foxy Brown – Ill Na Na
Équivalent masculin : Jay-Z – Reasonable Doubt
Pourquoi : Foxy Brown et Jay-Z partagent une dynamique de glamour, d’ambition, et de récit lié au succès et à l’opulence. Tous deux abordent des thèmes de la vie de luxe après avoir émergé des rues, tout en collaborant sur plusieurs morceaux de l’époque.
Bien que les artistes féminines aient souvent eu à se battre pour leur place, elles ont partagé des préoccupations, des sons et des thèmes similaires à ceux de leurs homologues masculins tout en apportant une touche unique.
Nous pouvons conclure avec un son de MC Lyte (qui vient de sortir un nouvel album de qualité), intitulé "King King", featuring Queen Latifah, qui parle… des hommes ! Sportifs, musiciens, activistes, pères de famille…
MC Lyte célèbre ici le parcours des hommes et fait l'éloge du dévouement et de l'engagement des hommes qui ont surmonté les défis pour embrasser l'amour et la responsabilité.
"I see you here doing your thing king"