Publié le 02/09/2024
Mis à jour le 21/09/2024
Durée de lecture estimée : 6 minutes
Akram
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Ma rencontre avec les Neptunes
Pour lire la Partie 1 -> Introduction
What, what, what, what, what, what, what, (what, what, what)
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What, what, what, what, what, what, what, (what, what, what) (superstar)
Noreaga Superthug - 1998
Ma rencontre avec The Neptunes est assez simple en fait, 1998 j’ai 16 ans, j’étais jeune et ambitieux, j’écoutais beaucoup de musique (j’en écoute toujours beaucoup !) et je passais pas mal de temps sur MTV... un ado normal ma foi. Un après midi je tombe sur un clip totalement ouf, celui de Superthug de Noreaga. Au-delà du MC qui avait beaucoup de talent avant de se reconduire en tant que host d'une excellente émission Youtube, je tombe immédiatement sous le charme du beat, c'est simple : des les 15 premières secondes je savais que j’écoutais un délire qui me parlait plus que tout autre, je regarde le clip, j’aime beaucoup le morceau et j’entends sans y faire trop attention :
« The Neptunes and Noreaga The limit is the sky … »
J’écoute le morceau en boucle, je ne fais pas spécialement attention à cette phrase déjà chanté par Pharrell et ma vie continue, je continue de mâter MTV comme pourrait le faire un gamin de 16 piges, avec l’attention d’un gamin de 16 piges... plusieurs mois après, nous sommes maintenant en 99 je tombe sur le clip de Kelis “Caught Out There” (aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhh), 1er single d’un album à paraitre fin décembre qui s’intitulera Kaleidoscope. Là encore dès les premières secondes, claque monumentale, j’irai même jusqu’à dire que c'est une déflagration, l’artiste à une aura folle, le beat me transporte, quelque chose de spatiale se passe dans ma tête, quelque chose que le jeune moi n’avait pas spécialement ressenti jusqu’ici, jusqu’à présent ce sont toujours les artistes qui étaient sur le devant des morceaux. Ici au-delà de l’artiste il se passait aussi un truc indescriptible avec le beat, je reconnais un truc dans l’instru mais je ne sais pas quoi, trop jeune pour vraiment me prendre la tête à analyser un kit de drums et un 16 mesures plutôt similaire à Superthug.
La touche des Neptunes est là, leur son est déjà façonné, la voie est déjà tracée.
Je mâte donc le clip à l’esthétique incroyable (la touche Hype Williams), aux propos par ailleurs toujours d’actualité et ce même si j’ai un gros reproche, on ne jette pas des vinyles ainsi Kelis !!! Je continue mon visionnage puis je me rends compte que dans les dernières secondes du clip on voit l’artiste qui pose avec quatre personnes, ces 4 personnes sont The Neptunes et les Clipse ! 3 ans avant la sortie d’un autre album majeur produit par le duo Lord Willin’ (2002) et alors qu’ils ne sont pas encore trop connus, Chad et Pharrell font déjà de la promo de leurs proches. Je me dis que j’ai déjà vu ces têtes quelque part, je ne fais pas encore tout à fait le rapprochement mais je décide de suivre la sortie de l’album cette artiste me parle, je me dois découvrir son univers.
Je n’ai même pas le temps de comprendre ce qu’il se passe que je tombe aussi sur le clip d’ Ol' Dirty Bastard (RIP Dirt McGirt) : Got Your Money, je reconnais Kelis en feat de suite, le son est tout autant incroyable que les deux autres mais très différent dans les sonorités, là je commence à me poser des questions.
Il est important de comprendre le contexte et surtout l’époque : internet n’était pas encore généralisé en 1999, pas de streaming, Youtube n’existe pas, c’est débrouille toi pour avoir tes infos et même sur le net tout n’était pas encore très clair comme aujourd’hui... mais en bon sound digger, mes infos je compte bien les obtenir. Après avoir acheté Kaleidoscope, je lis attentivement le livret, et là je comprends deux choses, Chad Hugo et Pharrell Williams sont The Neptunes et ce duo a entièrement produit et écrit l’album, je recolle les morceaux en comprenant enfin les références de Noreaga dans Superthug et le fameux
« Yo, N-E-P-T-U-N-E-S
The way they lace a beat like on of the best, what ? »
L’énigme est complétée, en plus d’être les beatmakers que je vais suivre de très près je comprends qu’ils ont aussi le talent pour écrire les textes, ce sont donc ces deux types qui ont produit les 3 sons que je cite et que j’ai adoré. Je décide de suivre absolument toutes leurs productions, je sais maintenant que Pharrell aime bien poser des adlibs ici et là sur les morceaux qu’il co produit.
Entre fin 99 et fin 2000 The Neptunes produisent donc le 1er LP de Kelis, 3 morceaux pour Ol’ Dirty Bastard, mais c’est surtout via les hooks sur lesquels posent Pharrell que le duo va assoir sa notoriété, deux morceaux de 2000 vont indéniablement marquer les esprits : Le premier c’est Shake Ya Ass de Mystikal ou le refrain hypnotisant de Pharrell fait un taf remarquable et nous annonce le décor avec cette voix aigüe assez déboussolante je dois l’avouer, au départ beaucoup ont eu du mal, il a certainement fallu un temps d’adaptation, enfin pour ma part j’adorais déjà sa façon de poser et je savais que la présence de Pharrell au refrain assuré dorénavant un beat produit par The Neptunes. Mais la porte d’entrée vers le sommet des charts du duo arriva un peu plus tard, ce fut leur première collaboration avec Jay-Z sur I Just Wanna Love U (Give It to Me) !
« Profess you love the Hov', and I'll never let you down
Get you bling like the Neptunes sound »
1er single du 5éme album de Jay-Z : The Dynasty: Roc La Familia, c'est toujours un des singles les mieux placés au top 100 Billboard à ce jour de la carrière de Jay et surtout pour Chad et Pharrell, l’album a démarré #1 des ventes au top 200 Billboard avec 557 000 copies vendues.
Morceau ingénieux dans sa production avec un Jay qui a indéniablement su en tirer le meilleur, ce fut la porte d’entrée des Neptunes vers le Mainstream, Heavy Rotation à la radio, clip un peu partout, leur nom une fois de plus mis en avant, c’est un des premiers grand virage de leur carrière. Un virage qui annoncera une année 2001 tout simplement démente en termes de collaboration et d’assise commerciale, on va se les arracher, afin de bien comprendre à quel point 2001 est une année charnière dans la carrière du duo, voici la liste complète des artistes avec qui ils bosseront et dont les morceaux sont sorties :
Alana Davis, All Saints, Angie Martinez, Babyface, Backstreet Boys, Bow Wow, Brian Mc Knight, Britney Spears, Busta Rhymes, Clipse, Daft Punk, Eric Benet, Fabolous, Faith Evans, Foxy Brown, Garbage, Ice Cube, Jadakiss, Jermaine Dupri, Joe, Kelis, Kenna, Latrelle, Limp Bizkit, LL Cool J, Ludacris, Mary J. Blige, Musaliny & Maze, Mystikal, N Sync, No Doubt, Diddy, Philly’s Most Wanted, Ray J, Sebastian Yadrier, Shea Seger, T.I., Tha Liks, Usher et Utada Hikaru
Chad lors d’une interview à Vice ira jusqu’à déclarer :
« Eté 2001, mec, il se passait tellement de trucs ici (dans le studio de Record Plant à Los Angeles). On avait Snoop dans cette pièce, Nelly dans une autre, et je ne me souviens même plus qui était dans la troisième. Mais ça n’arrêtait pas. »
La suite semaine prochaine avec le chapitre suivant : Teddy Riley